Négocier les exigences des assureurs pour les toits photovoltaïques. Qui en bénéficie ?

Certains assureurs excluent les PV sur les toits combustibles, non pas pour bloquer les énergies renouvelables, mais parce que les risques sont réels. Une police sans prévention est une illusion de sécurité. Les faits montrent : ~1% des incendies de bâtiments impliquent des PV ; les modèles prédisent 29 incendies/GW/an. La solution : PV uniquement sur des toits incombustibles.

La transition énergétique est en plein essor. Les entreprises voient de plus en plus leurs toits comme l'emplacement idéal pour les panneaux solaires : des factures d'énergie réduites, un profil durable et une contribution aux objectifs climatiques. Mais à côté de cette promesse, il y a un risque qui ne peut être ignoré : la sécurité incendie.

Les assureurs reconnaissent ce risque et réagissent en durcissant leurs conditions. De plus en plus souvent, la couverture est refusée à moins que le toit ne soit incombustible – ou dans certains cas, les toits commerciaux avec PV ne sont pas assurables du tout. Les propriétaires d'entreprises peuvent voir cela comme strict, et les courtiers en assurance essaient de négocier ces exigences. À première vue, cela semble attrayant. Mais la vraie question est : qui en profite vraiment ?

Pourquoi les assureurs imposent des exigences plus strictes

Les assureurs ne cherchent pas à bloquer la transition vers les énergies renouvelables. Leurs politiques sont basées sur des faits concrets. Les recherches montrent que les systèmes PV sont régulièrement impliqués dans des incendies de bâtiments.

Une analyse néerlandaise de 10 000 incendies de bâtiments a révélé qu'environ 1 % d'entre eux impliquaient des panneaux solaires sur le bâtiment. Cela peut sembler petit, mais cela équivaut à des centaines d'incidents – suffisamment pour forcer les assureurs à ajuster leurs modèles de risque.

Une analyse scientifique internationale (Fault Tree Analysis, Mohd et al. 2022) a calculé une moyenne de 29 incendies par gigawatt de PV installé par an. Avec la capacité installée actuelle dans l'UE, cela se traduit par des dizaines de milliers d'incendies liés aux PV chaque année. Ce ne sont plus des cas isolés, mais un risque structurel que les assureurs ne peuvent ignorer.

Le rôle du courtier en assurance

Les propriétaires d'entreprises qui souhaitent installer des PV appellent leur courtier : « Pouvez-vous arranger cela pour moi ? » Et souvent, le courtier réussit à trouver un assureur prêt à fournir une police sans les exigences strictes des autres.

Sur le papier, cela ressemble à un succès. L'entrepreneur obtient les panneaux solaires, la police est signée, tout le monde semble satisfait. Mais en réalité, ce n'est pas une solution à long terme. Les risques restent inchangés. Et lorsqu'un incendie se produit, les conséquences vont bien au-delà des dommages matériels – elles menacent la survie même de l'entreprise.

Les conséquences d'un incendie de toit

Un incendie de toit a des conséquences dévastatrices. Même avec une assurance, environ la moitié des entreprises touchées font faillite dans les deux ans. Ce n'est pas parce que les polices sont faibles, mais parce qu'un paiement d'assurance ne peut pas restaurer les clients perdus, la réputation endommagée ou des mois de production arrêtée.

Pour l'entrepreneur, une police sans exigences préventives n'offre que l'illusion de la sécurité. Elle fournit des papiers et de la confiance, mais ne fait rien pour réduire la probabilité qu'un incendie anéantisse l'entreprise.

Qui gagne vraiment ?

Regardons honnêtement les intérêts :

• L'entrepreneur veut des énergies renouvelables et de la continuité. Si les exigences sont négociées, ils obtiennent du PV et une police, mais restent exposés au risque réel de tout perdre dans un incendie.
• L'assureur veut des risques acceptables. Si les exigences sont assouplies, le risque augmente, souvent compensé par des primes plus élevées ou des clauses restrictives.
• Le courtier veut satisfaire le client et sécuriser une police. Mais en minimisant les exigences, il offre une solution à court terme sans réelle protection.

Le résultat : personne ne profite vraiment. Ce qui ressemble à une négociation astucieuse finit souvent par être une occasion manquée de protéger la continuité des affaires du client.

L'assurance signifie aussi prévention

L'assurance ne consiste pas à s'asseoir et à attendre le paiement – il s'agit de rendre les catastrophes gérables. Cela inclut de réduire la probabilité de catastrophe en premier lieu. La prévention fait partie de l'assurance.

C'est pourquoi les assureurs exigent des toits incombustibles. Ces exigences ne sont pas excessives, elles sont essentielles. Elles garantissent que, si une ignition se produit, le feu ne peut pas se propager à travers la structure du toit elle-même. En négociant ces exigences, ce principe est sapé : les risques demeurent, et la police offre peu pour protéger la continuité.

Tout le monde veut le même résultat

Personne – entrepreneur, assureur ou courtier – ne veut un incendie. Tout le monde veut que les entreprises passent aux énergies renouvelables en toute sécurité. Cela n'est possible que si les panneaux solaires sont installés sur un toit qui ne peut pas brûler lui-même.

Pour l'entrepreneur, cela signifie que l'investissement ne se terminera pas en catastrophe. Pour l'assureur, cela signifie que les risques sont acceptables et durables. Pour le courtier, cela signifie qu'il offre une véritable valeur, pas du papier mais une véritable protection.

Appel à l'action

Nous devons cesser de traiter les exigences de sécurité incendie comme des obstacles. Elles ne sont pas là pour bloquer le solaire, mais pour protéger les entreprises de la dure réalité d'un incendie.

Une police d'assurance sans prévention n'est pas une protection – c'est une illusion. Quiconque agit vraiment dans le meilleur intérêt des entrepreneurs s'assure que le PV n'est installé que sur des toits qui ne peuvent pas brûler. Ce n'est pas une limitation, mais le seul moyen d'unir durabilité et continuité des affaires.